Homélie du 4ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 17 décembre 2018Un air de fête
Textes bibliques : Lire
À l’approche de Noël, nos villes et nos villages ont pris un air de fête. Toutes ces lumières qui illuminent les rues et les maisons c’est quelque chose de merveilleux. Partout, on se prépare à faire la fête. Des associations s’organisent pour que cette joie soit partagée avec les plus pauvres. Noël sera également fêté dans les hôpitaux, les maisons de retraite, les prisons. Chaque année, des hommes et des femmes de bonne volonté s’organisent pour que cette joie de Noël soit offerte à tous.
Le problème, c’est que chaque année, on oublie de plus en plus le vrai sens de Noël. On ne pense plus à Celui qui devrait être au centre de cette fête. Les textes bibliques de ce dimanche sont là pour nous ramener vers lui. Ils nous rappellent que Dieu ne cherche pas le grandiose ; bien au contraire, il passe par des humbles chemins. C’est ce que nous découvrons avec le prophète Michée (1ère lecture) : “Toi Bethléem, tu es le plus petit, mais tu portes le plus grand.” Ce choix de Bethléem montre la préférence de Dieu pour ce qui est petit et humble. C’est là qu’il nous transmet les messages le plus importants. Et pour que nous n’ayons pas peur de lui, Dieu se fait petit enfant.
Voilà ce cadeau que nous sommes invités à accueillir. Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a envoyé son Fils unique. Par rapport à ce cadeau extraordinaire, tout le reste c’est de la pacotille. Noël, c’est Jésus qui est né dans des conditions misérables ; il continue à venir dans notre vie. Il frappe à notre porte. Vivre un vrai Noël c’est l’accueillir chaque jour et lui donner la première place. Il a été envoyé pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus. C’est une bonne nouvelle pour ceux et celles qui vivent sans espérance. C’est de cela que nous avons à témoigner dans notre monde d’aujourd’hui.
La lettre aux Hébreux nous apporte quelques précisions sur ce Messie dont nous allons célébrer la naissance. Il est l’envoyé de Dieu. Il est le seul grand prêtre. Il s’offre, lui-même pour accomplir la volonté de Dieu. En s’incarnant, il accepte une condition humble et faible. Il n’est pas né comme un roi de ce monde, mais comme un SDF, dans une étable. Nous sommes loin de toute cette agitation commerciale qui imprègne nos festivités de Noël. Nous devons comprendre que Noël c’est d’abord une bonne nouvelle pour les petits, les pauvres, les exclus.
L’Évangile nous apporte un autre éclairage important sur le sens de cette fête. Marie vient de dire oui au projet de Dieu que l’ange Gabriel lui a transmis. Quand elle apprend que sa cousine Élisabeth est enceinte, elle se met en route. Elle parcourt 150 kilomètres à pieds pour aller à sa rencontre. Elle y va sans hésiter, sans se préoccuper de sa propre fatigue. Elle comprend qu’Élisabeth a besoin d’elle sur le plan matériel et psychologique. Alors, elle se rend disponible. Mais le plus important c’est l’émerveillement d’Élisabeth : “Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi !”
Cet émerveillement d’Élisabeth c’est aussi le nôtre. Marie nous voit dans des situations souvent compliquées. Nous pouvons toujours faire appel à elle car elle est notre mère. C’est Jésus qui l’a voulu quand elle était au pied de la croix le vendredi saint. Si nous l’appelons, elle accourt vers nous. Et Jésus est avec elle. A l’approche de Noël, elle ne cesse de nous montrer notre Sauveur. Elle nous invite à l’accueillir vraiment dans notre vie et à lui donner la première place. Vivre Noël c’est accueillir Jésus qui vient à nous, c’est accueillir son message d’amour et de paix. Il vient “nous rendre espoir et nous sauver”. Il veut habiter le cœur des hommes. C’est pour cette bonne nouvelle que nous sommes dans la joie et l’allégresse.
Voilà cet évangile de la Visitation : Marie vient à Élisabeth avec Jésus en elle. La même Marie vient également à nous avec Jésus. Mais n’oublions jamais que la visitation c’est quand nous-mêmes nous allons vers les autres avec Jésus et Marie ; c’est quand nous rendons visite à un malade, un prisonnier, une personne seule. Avec Marie, nous allons leur porter Jésus. C’est aussi ce que font les catéchistes : leur mission c’est de porter le Christ aux enfants. Il est pour tous source de joie, de paix et d’amour. Noël c’est le commencement du don de Dieu ; c’est la manifestation d’un amour qui ne fera que grandir jusqu’à la victoire complète du Christ sur la mort et le péché.
En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Dieu notre Père. Tu nous fais ce bonheur de nous visiter en ton Fils reçu dans cette Eucharistie. Rempli-nous de l’Esprit Saint pour qu’avec la Vierge et Élisabeth, nous puissions te rendre grâce par nos paroles et toute notre vie. Amen
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Sources : Revue Feu Nouveau, Saisons bibliques, Homélies pour l’année C (A Brunot), Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye)
Que diriez-vous si les gens fêtent votre anniversaire sans votre présence ou organisent une soirée festive en votre honneur sans intention de vous y inviter. Impensable n’est-ce pas ? Et pourtant, c’est ce qui se passe chaque année à Noël, le jour de la naissance du Christ ! Une célébration religieuse qui se transforme en une fête profane la plus populaire de l’année.
Noël revient tous les ans. Les magasins font tout pour attirer l’attention des clients. Les publicités pleuvent et nous submergent sous un déluge de produits, tous plus séduisants les uns que les autres. Les gens préparent fiévreusement les festivités et s’arrachent les cheveux à la recherche d’une idée cadeau original à offrir. Ambiance festive pour les uns, mais aussi rêve inassouvi pour beaucoup d’autres. Tout est centré sur les réjouissances d’un jour de fête. Mais est-ce vraiment ce que Noël représente ? N’y a-t-il donc rien de plus que cela ? Est-ce qu’on a une petite pensée pour Celui qu’on célèbre l’anniversaire de naissance ce jour là ? À travers le monde, les gens commémorent l’événement sans la moindre idée de l’importance spirituelle de cette fête. On oublie l’essentiel.
Dans une société de consommation, nous n’avons les yeux que pour ce qui s’observe, se mesure, se calcule, se manipule. La pensée religieuse est une denrée rare. Le chemin intérieur semble désert ou très peu fréquenté. Et pourtant, face aux nombreuses sollicitations stressantes de la vie quotidienne, on cherche désespérément un havre de paix. La sérénité. Cette terre inconnue, ‘Terra Incognita’, si loin et si proche à la fois. Eh oui, le plus long chemin est celui qui mène à son for intérieur. Au cœur de chacun de nous.
Mais souvent, on préfère explorer ailleurs que son cœur, sonder les petits sentiers qui ne mènent nulle part. On essaie de prendre des raccourcis pour découvrir enfin que c’est une impasse qui ne nous satisfait nullement. On recherche tout autre chose que ce qu’on attend au fin fond de soi-même. Il y a plus de 2000 ans, saint Jean Baptiste disait déjà aux juifs : « Au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas. » C’est ce ‘quelqu’un’ qui nous comble réellement. Une parole toujours d’actualité ! Cette ‘bonne nouvelle’ que Jean Baptiste adressait à la foule de son temps vaut aussi pour nous aujourd’hui. Car parmi la foule nombreuse qui fête avec fracas Noël, beaucoup ne connaissent pas réellement Jésus, à plus forte raison, son message. Noël, c’est pour nous une occasion de découvrir ou de redécouvrir Jésus.
« Pour vous, qui suis-je ? », c’est la question que Jésus lui-même posait aux apôtres. Une question essentielle à laquelle le croyant est sans cesse invité à répondre. Sincèrement, en suis-je capable ? Aux yeux du monde, Jésus n’est plus là. Et cette absence physique ne contribue pas à mieux faire sa connaissance. Pourtant il est toujours présent au cœur de nos vies. Seulement, éperdument sombrés dans le brouhaha du monde qui nous entoure, nous sommes souvent ailleurs. Même au cœur de cette fête en son honneur ! Le chemin intérieur, c’est la seule voie pour le retrouver, pour s’imprégner du message de Noël.
Cette année, à Noël, j’ai envie de dire tout d’abord à Jésus ‘Bon anniversaire’ avant de souhaiter aux autres un ‘Joyeux Noël’. J’ai envie de faire sa connaissance, et mieux, de devenir son ami. Et quel cadeau vais-je lui offrir à cette occasion ? Juste, mon cœur sincère !
À vous, mes chers ami(e)s, je vous souhaite autant de bonheur qu’il y a de cadeaux au pied du sapin. Du cadeau le plus original jusqu’au simple témoignage chaleureux et sincère. Mais surtout, n’oublions pas Jésus ! Noël, c’est d’abord sa fête. En ce jour, il est encore plus présent au milieu de nous. Ce Jésus que nous connaissons à peine. La nuit de Noël, arrêtons-nous un instant devant la Crèche pour lui rendre visite. Jésus sera bien content que nous ayons une pensée toute particulière à lui le jour de son anniversaire.
« Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté. »
Nguyễn Thế Cường
Un grand merci pour cette mise au point. Je “nous” invite tous à porter dans notre prière tous ceux et celles qui ont oublié le vrai sens de Noël. Nous ne sommes pas chargés de les faire croire mais de leur dire et de témoigner par toute notre vie. Bon Noël à vous aussi. oui, « Gloire à Dieu au plus haut des Cieux, et, sur la terre, paix aux hommes de bonne volonté. »
Merci pour tous ces commentaires.
Bonne marche vers Noël à tous! Que l’Enfant de la Crèche nous comble de sa grâce et sa paix !